[Dossier Talents] Les 3 clés qui activent un talent – Partie 2

[Ceci est le cinquième article de notre Dossier Talents.]

Dans son parcours, Claire a réussi à réunir les 3 facteurs propices à l’activation de ses talents : une situation qui a permis la rencontre avec un domaine, rencontre qui s’est faite dans des conditions propices à éveiller son intérêt et qui a eu lieu au bon moment.

Zoom sur ces trois facteurs clés pour mieux comprendre comment favoriser l’émergence de ses talents.

1. Les circonstances favorables

La rencontre entre une personne et un domaine se fait à la faveur des circonstances propices qui dépendent fortement de l’environnement familial et social dans lequel elle évolue.

1.1. La situation familiale

La famille influence la décision de pratiquer une activité plutôt qu’une l’autre, de la poursuivre ou non, elle joue un rôle dans l’intensité de l’engagement et dans la capacité à surmonter les échecs, elle apporte son soutien affectif pour encourager et accompagner.

Plus on a eu l’opportunité d’expérimenter différents domaines dans sa jeunesse, plus il y a de chances qu’on ait eu l’occasion d’activer son potentiel.
Or, ce sont souvent les parents qui orientent leur enfant vers telle ou telle activité en fonction de leurs propres goûts ou de ce qui, à leur avis, pourrait convenir le mieux à leur enfant. Certains font de leur mieux pour proposer des activités variées dans différents domaines comme la musique, le sport ou l’art pour laisser à l’enfant choisir ce qui l’attire et lui correspond le plus. D’autres au contraire vont pousser leur enfant vers une activité précise par tradition familiale ou par conviction. D’ailleurs, ceux qui ont un niveau hors du commun dans un domaine ont souvent baigné dedans étant petits.

La place dans la fratrie et le sexe de l’enfant conditionnent également les activités qui lui sont suggérées ou refusées, de même que les moyens financiers des parents, certains passe-temps étant bien plus onéreux que d’autres.

La famille impacte aussi la façon dont on va exercer une activité, de par les valeurs qu’elle transmet. Certains parents vont par exemple inculquer le goût de la compétition et de l’effort tandis que d’autres feront passer le plaisir avant tout.

1.2. La pression sociale

Il n’y a pas que la famille qui influence notre découverte d’un domaine plutôt qu’un autre. Les amis, les collègues, la société dans son ensemble jouent aussi un rôle.
En fonction du milieu social dans lequel on évolue, certaines activités seront plus reconnues que d’autres. Les effets de mode orientent aussi nos choix : on aura tendance à éviter des activités jugées ringardes ou peu reconnues.

Cette pression est également présente à l’âge adulte et influence donc la découverte d’activités nouvelles tout au long de la vie. Peu d’hommes se lancent par exemple dans des formations d’assistantes maternelles, l’éducation des enfants étant un domaine traditionnellement féminin. Beaucoup d’adultes s’interdisent de tester certaines activités qui pourraient pourtant leur permettre d’utiliser leurs talents, par peur des qu’en-dira-t’on et des convenances.

A contrario, trouver sa tribu, se sentir appartenir à un groupe et être dans son élément est un puissant levier pour développer son potentiel.

1.3. L’accessibilité

Au delà de l’influence des autres, notre rencontre avec un domaine dépend aussi de circonstances pratiques et matérielles.

L’environnement géographique conditionne par exemple les activités auxquelles on a accès et donc qu’on est susceptible de découvrir. Une personne qui vit dans une ferme en pleine nature, entourée d’animaux et libre d’explorer les pâturages alentours ne sera pas confrontée aux mêmes activités que celle qui habite une grande ville qui aura, quant à elle, accès à une plus grande variété de formations théoriques.

D’ailleurs, beaucoup de personnes sont tombées sur le domaine qui a permis d’activer leurs talents par chance, parce qu’ils ont eu l’occasion de le tester facilement. Par exemple, commencer la danse parce qu’on vit au dessus d’une école ou s’initier à la couture avec sa tante dont c’est le métier ou bien encore, découvrir l’aquarelle grâce au centre aéré de sa ville qui proposait un atelier peinture tous les mercredi.

C’est une des raisons pour lesquelles on peut activer des talents à tous les stades de la vie au gré de nos découvertes, de nos expériences.

2. Les conditions initiales

Le fait qu’on décide de développer ou non un talent une fois qu’on l’a activé dépend beaucoup des conditions initiales de sa mise en action.

2.1. Le contexte

 » Le potentiel n’est pas « en nous ». C’est la nécessité et l’utilité provoquées par une situation donnée qui vont permettre d’activer son potentiel.” – Yves Richez

La façon dont les aptitudes s’activent est propre au contexte, à la situation dans laquelle on les utilise.
Par exemple, un talent pour la négociation ne va pas s’exprimer de la même façon si on s’en sert pour négocier avec un commerçant du souk de Marrakech, avec le responsable commercial de notre fournisseur, ou avec le collègue avocat de la partie adverse pour régler un litige.

Le contexte est un déclencheur de mise en action de nos talents. D’ailleurs, certains enfants développent des aptitudes particulières en réaction à leur vécu, au contexte dans lequel ils ont grandi. C’est le cas de certains enfants d’expatriés qui déménagent tous les 3 ans pour se retrouver dans un nouveau pays, une nouvelle école, une nouvelle culture et qui développent une capacité hors norme à tisser des liens rapidement et à s’adapter à n’importe quel milieu social et groupe d’individus.

Parallèlement, cela signifie que le contexte peut faire blocage à l’expression de notre potentiel si l’environnement n’est pas propice. Par exemple, quelqu’un qui aurait un talent pour créer des liens avec de nouvelles personnes mais qui aurait besoin pour y arriver d’une ambiance harmonieuse et respectueuse pourrait perdre ses moyens et ne pas être capable d’activer ce talent dans une atmosphère pesante ou nocive.

Bref, il n’y a pas UN bon moment pour activer son potentiel. Sinon, cela voudrait dire que si on le laisse passer, nos talents seraient condamnés à rester dormants pour le restant de nos jours. Ils peuvent s’activer dans différents contextes, à différentes périodes et pour répondre à différents besoins. Claire, par exemple, aurait aussi bien pu exploiter sa créativité et son souci du détail pour devenir une excellente photographe, designeuse ou styliste, si ses parents lui avaient offert un appareil photo pour ses 12 ans avant un voyage en Islande ou qu’il y avait eu un club de couture dans son lycée avec un concours de mode à la fin de l’année.

2.2. Les conditions d’apprentissage favorables

Trouver l’environnement propice pour éveiller l’intérêt et faciliter l’apprentissage est une des clés pour développer ses talents. Or, chacun possède son propre mode de fonctionnement.

Certains aiment la liberté et l’anonymat de la Fac tandis que d’autres ont plutôt besoin de l’encadrement et de l’accompagnement plus personnalisé de l’IUT.
Il y a ceux qui aiment apprendre en groupe et ceux qui préfèrent avancer seuls.
Certains ont besoin de passer par la pratique pour comprendre les phénomènes, d’autres assimilent mieux en intégrant d’abord la théorie pour ensuite passer aux applications concrètes.
Beaucoup nécessitent la présence physique de l’enseignant, ses explications en direct, tandis que d’autres préfèrent l’écran et le virtuel.

Tout l’enjeu est de s’initier à l’utilisation de ses talents dans un environnement qui d’une part nous correspond et d’autre part permet de développer ses aptitudes de façon à ce qu’elles répondent précisément aux besoins qu’on a de les utiliser.
Imaginons que ton talent d’observation hors du commun s’active lorsque tu pars faire de la cueillette de plantes comestibles en pleine nature parce que tu es imbattable lorsqu’il s’agit de les repérer dans leur environnement respectif.

Si la formation à laquelle tu t’inscris pour développer cette aptitude consiste à observer pendant des heures, entre quatre murs, des plantes sous vitre et au microscope pour apprendre leurs formes, leurs noms scientifiques, leurs particularités cellulaires par coeur dans l’espoir de les reconnaitre plus tard dans leur habitat naturel, tu auras probablement abandonné la formation avant même d’avoir fait ta première sortie botanique.

Les conditions d’apprentissage doivent être en adéquation avec le contexte dans lequel les aptitudes seront utilisées.

Quels que soient le mode et les conditions d’apprentissage, le formateur/enseignant joue un rôle fondamental dans la façon dont on va vivre et apprécier notre premier contact avec un domaine de connaissance. Est il bienveillant ? Encourageant ? Pédagogue ? Ou au contraire stressant, intimidant, trop strict, culpabilisant ? Joue t’il son rôle de soutien, de guide, de conseiller ? Réussit-il à trouver le juste équilibre entre discipline et plaisir ? Fournit-il du feedback positif et constructif pour permettre de progresser ?

Le formateur/enseignant a le pouvoir de transmettre le goût d’apprendre et de se perfectionner ou au contraire de saper toute ambition de progresser.

3. La temporalité: le moment propice

Pour éveiller ton intérêt et t’inciter à activer tes talents, il faut que la rencontre se fasse au bon moment, de sorte qu’elle trouve un écho dans ta situation personnelle, dans tes aspirations et tes besoins.

Pour Claire, sa rencontre avec la programmation s’est faite au bon moment. D’une part, parce qu’elle avait déjà pour ambition de créer son propre jeu vidéo et qu’elle a donc vu dans la programmation un moyen d’y parvenir et a immédiatement perçu l’utilité de l’activation de ses talents. D’autre part, parce que c’était à un moment de sa vie où elle pouvait se consacrer à développer ses talents: elle avait la maturité suffisante, le temps…

Or, le moment de cette rencontre est souvent le résultat d’une coïncidence, combinaison de plusieurs facteurs extérieurs : le cousin qui a reçu un skateboard pour Noël que l’on peut emprunter, l’amie qui se marie et a besoin d’aide pour organiser son mariage, la voiture qui tombe en panne à l’étranger sans accès à un garage et qu’il faut apprendre à réparer, la collègue qui part en arrêt maladie et qu’il faut remplacer….

Il y a donc une part de chance et de hasard dans l’activation de notre potentiel. Mais cela ne signifie pas pour autant que tu ne peux pas forcer cette chance pour favoriser l’utilisation de tes talents au bon moment et dans les bonnes conditions.

4. L’importance de faire des expériences

C’est en faisant des expériences dans le plus de domaines possibles pour mettre en oeuvre l’éventail le plus large possibles d’aptitudes que tu te donneras le plus de chances de découvrir quand et comment s’active ton potentiel.
Le meilleur moyen d’y arriver est de rester ouvert aux opportunités qui se présentent et de les provoquer en faisant l’effort de sortir de ta zone de confort.
La clé, ensuite, est d’apprendre à tirer des enseignements de ces expériences en étant attentif à ce qu’elles provoquent en toi.
Plus tu sauras reconnaître les moments qui éveillent ta curiosité et mobilisent tes forces et aptitudes naturelles, plus tu seras être capable d’identifier les conditions émergentes à leur utilisation pour reproduire ce schéma, te placer toi-même dans ces conditions et exploiter tes talents dans des situations variées pour les aiguiser et mieux les comprendre.


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Publié par

Noemie Martin-Pascual

Co-fondatrice de Bloomr, en charge du contenu, du blog et co-rédactrice des programmes Bloomr, je glane et colporte témoignages, conseils et outils pour permettre à chacun de trouver sa place professionnelle.

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